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Prendre refuge hors les murs. 3 / 3

J’ai indiqué dans les 2 précédents articles comment, même dans la méditation on peut avoir envie de fuir.

La méditation n’est pourtant pas une fuite du monde extérieur, nous avons les yeux ouverts sur l’extérieur. Elle implique au contraire, un ralentissement pour mieux prendre conscience de ce qui se joue en nous, pour réaliser les souffrances mentales qu’on se crée, les habitudes négatives que nous avons, des sentiments perturbateurs qui nous troublent .

La méditation permet de remettre en cause l’image du « moi » que nous avons construit pour compenser les souffrances.

Ceux qui pratiquent le chi-kung (Qi Gong) ou le Taï Chi Chuan connaissent bien cette expérience, un mouvement fait très rapidement gagne en force mais perd en conscience des énergies mises en jeu. Le même mouvement exécuté en douceur permet de sentir toutes les énergies circuler.

En fait c’est comme une conscientisation que nous nous offrons  quotidiennement, à défaut de la mener continuellement.

Et quand, en tant que « bouddhistes » (il resterait à donner une définition de ce terme, ce qui ne me paraît pas simple, alors je l’emploie « par défaut ») lorsque nous avons pris refuge nous pouvions croire que l’on fuyait les ennuis pour être à l’abri de toute souffrance, comme protégé par une muraille, alors qu’en fait, nous prenions « refuge hors les murs », nous décidions de nous protéger de nos fonctionnements pathologiques  et d’oser nous ouvrir à un comportement plus vaste.

« Prendre refuge dans les trois joyaux ne veut pas dire y trouver consolation. Au contraire, c’est une expression fondamentale de son aspiration à sortir du nid pour commencer à cultiver l’ouverture et la générosité qui permettent d’être de moins en moins dépendant.

Trouver refuge dans le Bouddha veut dire qu’on consent à passer sa vie à reprendre contact avec la qualité qui consiste à être éveillé continuellement. On ne cherche pas à devenir quelqu’un d’autre; au contraire, on reprend contact avec la personne que l’on est. l’instruction de base est fort simple : commencez à enlever l’armure. c’est tout ce qu’on peut vous dire. Personne ne peut vous dire comment faire parceque personne d’autre que vous ne sait comment vous vous y êtes enfermé, au départ. »

Pema Chödrön

♥ ॐ 🙂 ॐ ♥

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Prendre les préceptes bouddhistes

lama blanc Bess_0004

(Le Lama Blanc – Dessinateur : Georges Bess – Scénariste : Alejandro Jodorowsky – Editeur : LES HUMANOÏDES ASSOCIÉS)

Lu sur J’ai deux kôan à vous dire ce très beau texte sur l’engagement, montrant que la voie du bouddhisme n’est pas tant cette voie cool qu’on croit souvent, mais bien une acceptation d’être remis en cause. On parle parfois de bouddhisme engagé, mais on voit bien ici que c’est un pléonasme, il ne peut y avoir de cheminement sur la voie du Bouddha sans s’engager, s’engager à changer. Lire la suite

Rituel de méditation et refuge dans les trois joyaux

"Gassho" Peinture de Laurie ledingham

"Gassho" Peinture de Laurie ledingham

Dans notre groupe de zazen (affilié à Un Zen Occidental), le rituel pour entrer en méditation est très simplifié, néanmoins je voudrais revenir principalement sur trois salutations qui y sont faites au début.

Tout d’abord avant de pénétrer dans le zendo, nous ôtons nos chaussures et nous les alignons soigneusement à l’entrée.
C’est une façon de dire que nous déposons nos problèmes du quotidien avant d’entrer. Nous n’avons pas à faire l’effort d’abandonner quoi que ce soit, ce qui serait difficile, car il suffit de vouloir ne plus penser à quelque chose pour que celle-ci devienne obsédante, mais simplement à déposer avec la certitude que si nous le voulons nous pourrons  reprendre ce qui nous appartient à notre sortie.

On enlève également ses chaussettes pour se mettre à nu et être en contact directement avec le sol, comme les racines dans la terre.

En entrant dans la salle, on s’incline les mains jointes (gasshô) montrant  ainsi symboliquement son respect pour cet endroit qui nous permet de nous retrouver, endroit qui a vu passer pour la méditation ou les enseignements, pas mal de pratiquants et un certain nombre de maîtres.
Mais c’est aussi s’incliner face au Bouddha qui est sur l’autel. En fait qu’importe la statue du Bouddha en elle-même, elle symbolise l’état que nous cherchons à faire épanouir et qui est déjà  présent en nous. Nous saluons le Bouddha qui est en nous. C’est le premier des refuges.

On marche ensuite tranquillement jusqu’à sa place. Arrivé à sa place, on s’incline les mains jointes devant son coussin (zafu). C’est déjà pour symboliser l’importance que revêt cette place où  nous allons passer du temps à contacter ce qu’il y a de plus grand en nous.
C’est aussi une métaphore de la prise de refuge dans le Dharma, l’enseignement du Bouddha, la vacuité, symbolisée par cette place encore vide.

Puis on s’incline devant tous les participants. Nous montrons ainsi le respect et le soutien vis à vis de ceux qui cheminent comme nous.
Et c’est aussi une façon de montrer que nous prenons refuge dans le Sangha, la communauté des maîtres, des moines et des pratiquants, guides sur lesquels nous pouvons nous reposer en cas de besoin.

Le moment est alors venu…
de s’asseoir dans le silence,
celui-ci s’est déjà installé
par notre rituel.

🙂

Je prends refuge dans le Bouddha, le Dharma et le Sangha

refuge

« Celui qui regarde une représentation du Bouddha doit réaliser qu’il est en train de voir un archétype transcendantal à son image. »
Anjan Chakraverty

Dans un précédent billet, et au cours des échanges qu’il y eut dans les commentaires, nous parlions de la prise de refuge. Voici le texte donné par Thich Nhat Hanh pour la prise de refuge au Village des Pruniers :

Je prends refuge dans le Bouddha, Celui qui me montre la voie dans cette vie.
Je prend refuge dans le Dharma, le chemin de la Compréhension et de l’Amour.
Je prend refuge dans le Sangha, la communauté qui vit en harmonie, dans la Pleine Conscience.

Ayant pris refuge dans le Bouddha, j’ai une belle direction à suivre dans ma vie.
Ayant pris refuge dans le Dharma, j’ai des méthodes de transformation à apprendre et à mettre en pratique.
Ayant pris refuge dans le Sangha, je suis éclairé, guidé et soutenu sur la voie de la pratique.

En prenant refuge dans le Bouddha en moi-même, je souhaite aider tous les êtres à toucher leur esprit d’amour et réaliser leur nature d’éveil.
Prenant refuge dans le Dharma en moi-même, je souhaite aider tous les êtres à  maîtriser la pratique pour avancer ensemble sur la voie de la Libération.
Prenant refuge dans la Sangha en moi-même, je souhaite aider tous les êtres à bâtir la noble communauté, embrasser et aider tout le monde.

🙂

Comment vit le maître ?

moinezen

Quand j’ai demandé à prendre refuge auprès d’un rimpoché (Enseignant reconnu comme précieux dans le bouddhisme tibétain), celui m’a répondu qu’avant de choisir un maître (lama racine dans la tradition du bouddhisme tibétain) il me fallait d’abord le voir vivre pendant de longs mois pour jauger si sa vie était en harmonie avec son enseignement.

De la même manière, il est difficile de parler du zen, ou plutôt non, il n’est pas difficile, sur le net, d’en parler, mais en quoi cela parle-t-il de notre pratique ? – Bien sûr celle de la méditation mais aussi celle du quotidien –

Dans le bouddhisme nous prenons refuge, nous nous engageons dans des préceptes, nous prenons des voeux, mais qu’en faisons nous ?

Tout cela, et cela est valable pour n’importe quelle tradition spirituelle, vous ne pourrez pas le trouver sur un site web, mais il vous faudra approcher un enseignant et voir comment il vit …

« Dans le Zen, pour le Soi-même, c’est la « praxis » qui est décisive ; c’est dans la « praxis » qu’il vit sa propre vie, ce n’est pas un discours théorique, fruit de la seule  observation, sur l’existence en général. »

Kosho Uchiyama Roshi

🙂

Demeurez vous-même votre île, votre refuge

1544

« Le Bienheureux dit :

« Qu’attendez-vous encore de moi, ô Ananda, pour la communauté des bhikkhu (moines) ? J’ai enseigné la Doctrine sans faire aucune distinction entre l’ésotérique et l’exotérique. Dans les enseignements du Tathagata (celui qui est arrivé – agata – à la Réalité telle qu’elle est – tatha -), ô Ananda, il n’y a rien de semblable au poing fermé du maître. Si quelqu’un pense qu’il dirige la communauté des bhikkhu, ou bien si quelqu’un pense que la communauté des bhikkhu dépend de lui, alors c’est lui qui doit donner quelques instructions à la communauté. Pourtant, ô Ananda, chez le Tathagata ne vient pas cette idée « je dirige la communauté des bhikkhu » ou bien celle de « la communauté de bhikkhu dépend de moi ». Alors pour quelle raison, ô Ananda, le Tathagata lui donnerait-il quelque instruction ?

…/…

Demeurez donc, ô Ananda, en faisant de vous-même votre île ; demeurez faisant de vous-même votre refuge, mais de personne d’autre. Demeurez en faisant de la Doctrine votre île ; demeurez en faisant de la Doctrine votre refuge, mais de rien d’autre.

Comment, ô Ananda, un bhikkhu peut-il être sa propre île ? Comment peut-il demeurer en faisant de lui-même son propre refuge, mais de personne d’autre ? Comment peut-il demeurer en faisant de la Doctrine son propre refuge, mais de rien d’autre ? »

Et le Bouddha rappelle à Ananda son enseignement de la pratique de l’attention juste. »

Maha parinibbana sutra

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Soyez votre propre refuge

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« Le Bouddha fut, parmi les fondateurs de religions, (s’il nous est permis de l’appeler le fondateur d’une religion, au sens populaire du terme) le seul instructeur qui ne prétendit pas être autre chose qu’un être humain pur et simple.

Le Bouddha fut non seulement un être humain, mais il ne prétendit pas avoir été inspiré par un dieu ou par une puissance extérieure. Il attribua sa réalisation et tout ce qu’il acquit et accomplit, au seul effort et à la seule intelligence humaine.
Un homme, seulement un homme, peut devenir un Bouddha.
Chacun possède en lui-même la possibilité de le devenir, s’il le veut et en fait l’effort.

La situation humaine est suprême selon le bouddhisme.
L’homme est son propre maître et il n’y a pas d’être plus élevé, ni de puissance qui siège, au-dessus de lui, en juge de sa destinée.

 » On est son propre refuge, qui d’autre pourrait être le refuge ?  » dit le Bouddha (Dhammapada – XII,4).

Il exhortait ses disciples à  » être un refuge pour eux-mêmes et à ne jamais chercher refuge ou aide auprès d’un autre  » (Digha-nikaya -II).

Il enseignait, encourageait et stimulait chacun à se développer et à travailler à son émancipation, car l’homme a le pouvoir, par son effort personnel et par son intelligence, de se libérer de toute servitude. »

Walpola Rahula – L’Enseignement du Bouddha – Ed du Seuil – 1978