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Ebauche d\’une économie locale ouverte: la SIEA.

Toutes les expériences de vie en société alternative font apparaître, au bout d’un certain temps, le bénéfice qu’apporte, en terme de confort, une économie gardant une fenêtre ouverte sur l’extérieur.

Nous disposons déjà de quelques modèles existants d’économies alternatives comme les « SEL » ou ces économies solidaires qui alimentent le commerce équitable ou bien encore à l’image de ces villages vivant en quasi autarcie comme AUROVILLE dans le sud-est de l’Inde. Sans oublier les communautés d’EMMAÜS. Sans doute y a-t-il matière à élaborer d’autres types d’économie qui s’inspireraient de toutes ces expériences de manière éclectique.

Imaginons par exemple une communauté de quelques 100 personnes venues d’horizons divers, ne se connaissant pas et désireuses d’échapper au système imposé qui ne leur convient pas.

Ce désir d’échapper à un système constitue déjà un point commun à tous ces individus, à partir duquel peut s’envisager avec le plus grand optimisme la réussite d’un projet de société alternative.

Maintenant, existe-t-il la possibilté de créer dans un pays comme le nôtre, des communautés disposant de leurs propres règles économiques ?

 

– Nous pensons que oui et voici, présentée sommairement, ce que pourrait être leur organisation interne:

1) capacités et moyens de productions entièrement circonscrits à la communauté. C’est à dire qu’aucun membre de la communauté ne pourrait avoir d’activité professionnelle rémunérée en dehors de celle-ci;

2) la monnaie du pays continuerait à circuler tout à fait normalement au sein de la communauté et par échange commercial avec le système environnant (voir plus tard la pertinence d’instaurer une barrière douanière);

3) les échanges monétaires seraient gérés informatiquement, au sein de la communauté, par un centre unique qui tiendrait lieu de banque (n’ayons pas peur des mots);

4) Toute activité d’affaires à caractère spéculatif seraient totalement proscrite.

Quel serait l’intérêt d’un système économique autonome de ce type ?

Considérable car il permettrait de mettre en oeuvre des solutions économiques alternatives totalement neuves basées sur des principes de solidarité et une conception humaniste de la société. Et de pouvoir les améliorer en les testant.

– Voici la description, très sommaire là aussi, de ce qui pourrait constituer une base d’activité économique autossuffisante:

Une entreprise de production prospère qui emploierait une vingtaine de personnes, un médecin, un pharmacien, toutes sortes de petits commerces, quelques artisans et prestataires de services, tout cela pourrait constituer une base d’activité économique autosuffisante.

 

– Modèle socio-économique (ébauche):

Le système économique s’établierait sur des principes d’équité (et non d’égalité) au niveau de la répartition des richesses, avec une échelle allant de 1 à 5 pour la grille des salaires. Les rapports sociaux seraient de type égalitaire mais la communauté aura toutefois intérêt à se montrer intraitable envers les éléments susceptibles de menacer son bon fonctionnement. Un revenu universel de base serait dispensé à chaque membre à partir de sa 18ème année (par exemple).

Ceci est donc une ébauche de modèle socio-économique qui pourrait voir le jour n’importe où, dans n’importe quel pays. A commencer par le nôtre. Et si en un lieu donné l’expérience s’avère concluante, il serait intéressant de voir comment se développeraient des milliers de ces microsociétés.

 

– Organisation:

L’exemple des communautés d’EMMAÜS offre beaucoup de similitudes avec ce que nous pourrions appeler une S I E A, Société Intégrée Economiquement Autonome. Mais à ces quelques différences près:

1) Tous les membres d’une S I E A vivraient tout à fait normalement et en toute indépendance chez-eux, sous leur propre toit, leur vie de famille;

2) Les activités au sein d’une SIEA seraient de toutes natures en fonction des besoins et des compétences ;

 

– Les aspects juridiques et légaux:

Reste à voir tous les aspects juridiques d’un tel projet et sa faisabilité dans le cadre des lois de la République. Mais il appartient maintenant à tous ceux qui sont intéressés de se creuser la cervelle et de proposer leurs idées.

 

– Complément:

Un dernier exemple, qui me vient tout juste à l’esprit, est celui donné par les communautés de mormons, aux EU, qui vivent en totale autonomie économique au beau milieu du système capitaliste de référence. Ce qui démontre bien qu’une société alternative est parfaitement réalisable chez-nous. Une société qui serait, en tout point, parfaitement conforme à nos aspirations.

Parmi les lecteurs de Médiapart, il en est sans doute qui sont favorables à ce projet. Vos expériences, vos compétences, vos propres projets, vos idées, tout nous intéresse. Et qui sait si demain, bientôt, nous ne serons pas une dizaine, voire une centaine, à vouloir tenter l’aventure.

 

– Appel aux bonnes volontés Médiapartiennes:

L’aspect purement sociologique de la question reste, lui aussi, entièrement à traiter et les avis d’un ou plusieurs expert(s) en la matière seraient particulièrement appréciés. Par ailleurs, bien que fourmillant d’idées en matière de justice sociale et économique, nous aurions grand besoin d’un économiste distingué, comme il s’en trouve des dizaines parmi les lecteurs de Médiapart, pour les mettre en forme.

 

– Pourquoi procéder de cette façon ?:

C’est sans doute la meilleure façon de régler ce qui constitue un immense problème pour un nombre toujours plus grand d’entre nous. En effet, si nous regardons seulement la manière dont se répartit la richesse, on ne peut qu’être horrifié par le simple fait qu’un analphabète, presque totalement inutile à la marche de la société, puisse être payé 20, 30 fois plus qu’un médecin. Or nous n’avons aucun espoir de voir ce problème résolu avant longtemps par un gouvernement qui serait sensible à une telle injustice et quand bien même il ferait preuve de la meilleure volonté du monde. Tant la pagaille est grande dans la plupart des secteurs de l’économie touchant à la répartition des richesses.

D’où l’idée de le refaire entièrement, ce monde, à côté et à plus petite échelle. Bien plus simple, plus efficace et surtout beaucoup plus rapide.

 

Quelques considérations personnelles sur l’aspect économique :

 

 

– Quelles ressources ? :

 

 

Voyons d’abord deux exemples proches qui montrent qu’une SIEA est loin d’être une utopie sur le plan de son autonomie économique :

 

 

– La Principauté d’Andorre est un exemple de société dont l’activité économique est essentiellement centrée sur le commerce et le tourisme dont elle tire l’essentiel de ses ressources.

 

 

– La Principauté de Monaco, quant à elle, est un exemple de société dont l’activité économique est essentiellement centrée sur l’industrie du jeu et le commerce de luxe dont elle tire l’essentiel de ses ressources.

 

 

Une SIEA, qui veut avant tout rompre avec le système capitaliste, pourrait tirer ses ressources d’activités centrées sur les loisirs, le tourisme (parcs d’attractions, terrains de camping, exploitation de nouveaux concepts comme l’habitat transparent pour jouir pleinement d’un séjour en pleine nature, spectacles genre PUY DU FOU (à ne pas confondre avec notre bon ami Guy-Dufau), du commerce issu de ses propres productions artisanales, bio, artistiques, etc.). Bref, les possibilités seraient légion pour prospérer au sein d’une SIEA, dans une ambiance de joie et de bonne humeur qui serait la marque de ce style de vie.

 

 

A quoi tiendrait ce miracle qui semble trop beau pour être vrai ? A une seule et unique chose :

 

la répartition équitable des richesses produites par le travail entre chacun des membres de la SIEA.

 

 

Et si ce type de sociétés s’avérait être aussi la solution radicale au chômage?

 

viaEbauche d\’une économie locale ouverte: la SIEA..

3 Réponses

  1. Attention Mesdames et Messieurs !… Ne vous arrêtez pas à la vitrine d’Emmaüs sinon vous risqueriez une sacré déconvenue. Allez voir ce qui se passe derrière les beaux discours, la différence qui existe entre les valeurs pronées et les pratiques. Soyez un peu curieux :

    http://www.marianne2.fr/Emmas-territoire-perdu-de-la-Republique_a185277.html

    http://lodevemaville.free.fr/spip/article.php3?id_article=1340

    http://www.come4news.com/emma-s,-le-piege-a-pauvres-595968

    http://www.sudouest.fr/2010/07/12/emmaus-version-durable-137555-4238.php

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article104260

    Cordialement
    Georges

    • Merci Georges pour ces liens intéressants, je pense qu’ici Emmaüs n’est donné que comme exemple de fonctionnement économique qui se rapprocherait au mieux de ce qui est imaginé, mais en aucun cas comme un exemple sociétal idéal en soi , comme toi, et d’autres en effet le soulignent ici ou sur les sites indiqués. J’ai d’ailleurs toujours entendu ces critiques sur cette communauté, ce n’est pas nouveau .
      c’est bien de le signaler en tout cas pour apporter une contre lecture du texte en lui même et éviter une manipulation.

      Et si l’idée de départ (des communautés Emmaûs) de la reconnaissance par le travail pour se sortir de l’exclusion, peut être envisagée d’une manière intéressante, et au delà des conditions d’il y a une 50nne d’années, cela ne peut être suffisant, sans réfléchir à un fonctionnement favorisant plus l’autonomie et la capacité à quitter cette institution et soit dans une vision conservatrice à réintégrer le système, soit dans une vision plus réformatrice voir révolutionnaire à le modifier. Car toute oeuvre sociale qui permet de « pacifier les pauvres » en rendant leur vie soit moins dure, soit en lui donnant un sens (non dangereux pour le système global) sera soutenue par le système. C’est là toute la problématique paradoxale de toute action qui vise à atténuer dans l’urgence des situations catastrophiques mais qui ne permettent pas à moyen ou long terme une reprise en main du système global pour une remise en cause de son fonctionnement (mauvaise répartition des richesse, création de l’exclusion etc)

      chaleureusement

      frédéric

  2. Je suis totalement d’accord avec toi Frédéric.

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